400 membres de la communauté bouddhiste de Bat Nha

ROME, Vendredi 18 Décembre 2009 (ZENIT.org) - Deux lettres, datées respectivement du 16 et du 18 décembre 2009, signées par une nonne, Sr Elisabeth, et un moine, le vénérable Thich Trung Hai, de la communauté bouddhiste du « Village des pruniers », viennent d'être adressées à Nicolas Sarkozy, président de la République française (1), a rapporté Eglises d'Asie, l'agence des Missions étrangères de Paris, le 18 décembre 2009.

Elles demandent au président français d'accorder un asile temporaire aux 400 membres de la communauté de Bat Nha pour qu'ils puissent continuer à mener leur vie religieuse dans leur maison mère, le « Village des pruniers » et d'autres maisons annexes, fondées dans le sud-ouest de la France par leur maître, Thich Nhat Hanh.

La nonne bouddhiste souligne que, dans cette démarche, elle représente le fondateur de la communauté, tandis que l'auteur de la seconde lettre affirme écrire « de la part des moines et moniales de Bat Nha, au Vietnam, (dont la) voix n'est pas entendue ». Les deux lettres exposent la situation actuelle des moines, la campagne de persécution entamée contre eux en août 2009, l'expulsion du 27 septembre, les attaques menées les 9, 10 et 11 décembre (2), qui ont obligé le recteur du monastère où ils avaient trouvé asile à ne pas prolonger son hospitalité: « Le gouvernement vietnamien est en train de forcer ces 400 moines et moniales à abandonner leur vie spirituelle, leur pratique de la paix, du service et de la non-violence; ils ont reçu un ultimatum pour dissoudre leur communauté le 31 décembre.»

Les religieux expliquent ensuite au président qu'ils ne peuvent plus résister à la pression exercée sur eux par le gouvernement vietnamien et qu'ils ne peuvent pas non plus renoncer à leur vie religieuse communautaire. C'est pour cela que la communauté de Bat Nha dans son ensemble demande l'asile en France. Leur maître, le vénérable Thich Nhat Hanh, est prêt à les accueillir dans les quatre monastères fondés par lui dans le Sud-Ouest de la France. Les deux lettres disent également que le groupe de leurs très nombreux amis et relations, en Europe comme aux Etats-Unis, assurera sans aucun problème leur subsistance matérielle.

La lettre du religieux rappelle aussi l'aide apportée par la France aux boat-people par l'intermédiaire de l'actuel ministre des Affaires étrangères et du bateau L'Ile de lumière. Elle évoque saint François d'Assise et sollicite un rendez-vous avec le président français.