Le 28 mars dernier, le Bureau de presse du Saint-Siège a annoncé que la « Commission pour l’Eglise catholique en Chine » allait se réunir au Vatican du 30 mars au 1er avril 2009. La nouvelle a également été diffusée par Radio Vatican et L’Osservatore Romano. Il s’agit d’une réunion consacrée à « la vie de l’Eglise catholique en Chine », précise le communiqué et cette commission, qui se réunit pour la deuxième fois, examinera « certains aspects de la vie de l’Eglise en Chine » dont des « questions religieuses actuelles et importantes ».
Ces trois journées de travail sur la situation de l’Eglise catholique en Chine, très probablement présidées par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, réuniront plusieurs hauts responsables des dicastères de la curie romaine, des représentants de l’épiscopat chinois, ainsi que des membres de congrégations religieuses chinois ou en lien avec la Chine (1).
Du 10 au 12 mars 2008, la première réunion de cette commission avait examiné les « réactions » et « l’accueil » de la lettre que Benoît XVI avait envoyé aux catholiques chinois le 27 mai 2007. Au lendemain de la réunion, un communiqué du Saint-Siège avait indiqué que les participants avaient rencontré Benoît XVI et « redit leur volonté d’un dialogue respectueux et constructif avec les autorités civiles » chinoises. Les participants avaient particulièrement évoqué « certains aspects importants concernant la mission de l’Eglise comme ‘instrument de salut’ pour le peuple chinois », des questions sur « l’évangélisation » ou encore « le gouvernement des diocèses ». Autant d’expressions qui englobent des réalités particulièrement délicates dans les relations sino-vaticanes (2).
Pour cette deuxième rencontre, nul doute que l’étude des effets de la lettre du pape aux catholiques chinois sera à nouveau à l’ordre du jour. Dans cette perspective, la célébration en grande pompe, le 19 décembre dernier, à Pékin, du 50ème anniversaire des premières ordinations épiscopales illicites sera étudiée (3). Le Saint-Siège n’a pas officiellement ni publiquement protesté contre la célébration de cet anniversaire, mais il est évident que le message que cet événement véhiculait ne pouvait pas plaire au pape et à l’Eglise. Toujours dans cette même perspective, l’élection, qui devrait se tenir dans le courant du second semestre 2009, des présidents de l’Association patriotique des catholiques chinois et de la Conférence des évêques « officiels » sera attentivement examinée. Le cardinal Zen a lancé, le 4 janvier dernier, un appel aux évêques « officiels » reconnus par Rome à cesser d’accepter les compromis avec Pékin (4); les deux élections à venir seront comme un test de la volonté ou de la possibilité laissée à ces évêques de résister aux pressions exercées sur eux par le régime chinois.
(1) Le communiqué du Saint-Siège ne donne pas la liste des membres de cette commission, mais sa composition devrait être sensiblement identique à celle qui s’était réunie en mars 2008. Une trentaine de personnes en font partie. Présidée par le cardinal Tarcisio Bertone, la commission comprend le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Mgr Fernando Filoni, actuel substitut pour les Affaires générales de l’Eglise et ancien représentant officieux du Saint-Siège à Hongkong, en sera certainement, ainsi que Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats. Parmi les prélats du Saint-Siège, se trouveront aussi très certainement des prélats qui ont ou ont eu à suivre le « dossier chinois », tels Mgr Claudio Maria Celli, actuel président du Conseil pontifical pour les communications sociales, Mgr Pietro Parolin, sous-secrétaire pour les relations avec les Etats, et Mgr Gianfranco Rota Graziosi, de la secrétairerie d’Etat. Du côté de l’épiscopat chinois, le cardinal Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong, et son coadjuteur, Mgr John Tong Hon, devraient être à Rome, ainsi que Mgr Jose Lai Hung-seng, évêque de Macao, Mgr John Hung Shan-chuan, archevêque de Taipei, et Mgr Bosco Lin Chi-nan, évêque de Tainan. Dans l’état actuel des choses, aucun évêque du continent chinois ne siège à cette commission. Enfin, des représentants de congrégations religieuses ou sociétés missionnaires qui ont eu – et continuent d’avoir – des liens avec l’Eglise en Chine seront présents à Rome.
(2) I-Media, 29 mars 2009.
(3) Voir EDA 498.
(4) Voir EDA 499.
(Source: Eglises d'Asie, 31 mars 2009)
Ces trois journées de travail sur la situation de l’Eglise catholique en Chine, très probablement présidées par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, réuniront plusieurs hauts responsables des dicastères de la curie romaine, des représentants de l’épiscopat chinois, ainsi que des membres de congrégations religieuses chinois ou en lien avec la Chine (1).
Du 10 au 12 mars 2008, la première réunion de cette commission avait examiné les « réactions » et « l’accueil » de la lettre que Benoît XVI avait envoyé aux catholiques chinois le 27 mai 2007. Au lendemain de la réunion, un communiqué du Saint-Siège avait indiqué que les participants avaient rencontré Benoît XVI et « redit leur volonté d’un dialogue respectueux et constructif avec les autorités civiles » chinoises. Les participants avaient particulièrement évoqué « certains aspects importants concernant la mission de l’Eglise comme ‘instrument de salut’ pour le peuple chinois », des questions sur « l’évangélisation » ou encore « le gouvernement des diocèses ». Autant d’expressions qui englobent des réalités particulièrement délicates dans les relations sino-vaticanes (2).
Pour cette deuxième rencontre, nul doute que l’étude des effets de la lettre du pape aux catholiques chinois sera à nouveau à l’ordre du jour. Dans cette perspective, la célébration en grande pompe, le 19 décembre dernier, à Pékin, du 50ème anniversaire des premières ordinations épiscopales illicites sera étudiée (3). Le Saint-Siège n’a pas officiellement ni publiquement protesté contre la célébration de cet anniversaire, mais il est évident que le message que cet événement véhiculait ne pouvait pas plaire au pape et à l’Eglise. Toujours dans cette même perspective, l’élection, qui devrait se tenir dans le courant du second semestre 2009, des présidents de l’Association patriotique des catholiques chinois et de la Conférence des évêques « officiels » sera attentivement examinée. Le cardinal Zen a lancé, le 4 janvier dernier, un appel aux évêques « officiels » reconnus par Rome à cesser d’accepter les compromis avec Pékin (4); les deux élections à venir seront comme un test de la volonté ou de la possibilité laissée à ces évêques de résister aux pressions exercées sur eux par le régime chinois.
(1) Le communiqué du Saint-Siège ne donne pas la liste des membres de cette commission, mais sa composition devrait être sensiblement identique à celle qui s’était réunie en mars 2008. Une trentaine de personnes en font partie. Présidée par le cardinal Tarcisio Bertone, la commission comprend le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Mgr Fernando Filoni, actuel substitut pour les Affaires générales de l’Eglise et ancien représentant officieux du Saint-Siège à Hongkong, en sera certainement, ainsi que Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats. Parmi les prélats du Saint-Siège, se trouveront aussi très certainement des prélats qui ont ou ont eu à suivre le « dossier chinois », tels Mgr Claudio Maria Celli, actuel président du Conseil pontifical pour les communications sociales, Mgr Pietro Parolin, sous-secrétaire pour les relations avec les Etats, et Mgr Gianfranco Rota Graziosi, de la secrétairerie d’Etat. Du côté de l’épiscopat chinois, le cardinal Zen Ze-kiun, évêque de Hongkong, et son coadjuteur, Mgr John Tong Hon, devraient être à Rome, ainsi que Mgr Jose Lai Hung-seng, évêque de Macao, Mgr John Hung Shan-chuan, archevêque de Taipei, et Mgr Bosco Lin Chi-nan, évêque de Tainan. Dans l’état actuel des choses, aucun évêque du continent chinois ne siège à cette commission. Enfin, des représentants de congrégations religieuses ou sociétés missionnaires qui ont eu – et continuent d’avoir – des liens avec l’Eglise en Chine seront présents à Rome.
(2) I-Media, 29 mars 2009.
(3) Voir EDA 498.
(4) Voir EDA 499.
(Source: Eglises d'Asie, 31 mars 2009)